S’il fallait élire la plus phénoménale Jaguar ce serait cette seule et unique Jaguar XJ13 resté prototype avec son V12 et 502 ch, qui aurait dû damer le pion à la Ford GT40 et aux V-12 italiens au Mans.
La Jaguar XJ-13 est particulièrement fine, et plus que féline, avec sa carrosserie en aluminium rivetée afin de pouvoir épouser étroitement son châssis monocoque rigide, un régal pour les yeux, mais le fauve est pourtant resté un secret bien gardé pendant des années.
C’est un oiseau rare, car c’est aussi la toute première Jaguar à moteur central V12, Inspirée des lignes de la Type D, la silhouette de la XJ13 est une incontestable réussite pour l’esthétique et elle nous laisse encore en extase aujourd’hui. Ainsi, la belle et la bête aurait dû succéder à l’éminent XK afin de rivaliser la sévère concurrence, emmenée par les Ferrari 330 P2/3, les V-12 ainsi que les Ford GT40, dont voici un classement ci-dessous de la Jaguar XJ13 et ses concurrentes féroces.
La Jaguar XJ13 restée prototype, rares sont ceux qui ont cerné le potentiel de la voiture, mise à part le pilote des essais. Cette Jaguar XJ-13 aurait dû imprégner le retour en force de l’écurie Jaguar aux 24 heures du Mans, elle n’était pas prévue pour la route, c’était seulement une ébauche d’une voiture de compétition devant replacer l’écurie Jaguar au niveau du Championnat du monde des Sports-prototypes, afin de concurrencer Porsche, Ferrari, Lola et Ford.
La Jaguar XJ13 était en avance pour l’époque, établie sur un inébranlable châssis monocoque en aluminium avec son moteur-porteur, mais coup du sort, la prise de contrôle de Jaguar par British Motor Corporation mit fin à ce prototype XJ13 présomptueux.
La Jaguar XJ13 avait été conçue en 1960, une œuvre d’art de Malcolm Sayer, expert en aérodynamisme, qui est aussi le créateur du design des Type C,D et E, c’est la raison pour laquelle la Jaguar XJ13 se reconnaît de suite comme étant une « Jaguar » !
Norman Dewis est celui qui avec le pilote David Hobbs, a le plus roulé au volant de ce petit bolide, ainsi grâce à leur témoignage précieux, on sait que la Jaguar XJ13 n’était pas d’une stabilité remarquable à grandes vitesses, on sait aussi que la commande de frein était très dure, et le levier de vitesses était dénué de précision. Mais aussi, que le moteur de la Jaguar XJ13 était tellement souple que la « belle » aurait pu rouler en agglomération, mais bien évidement, sans passer inaperçue car le rugissement du V12 était un régal auditif. Il y a quand même eu plusieurs années après des essais réalisés en soufflerie, qui ont prouvés que la Jaguar XJ13, n’était pas si stable que Norman Devvis le ventait.
La Jaguar XJ-13 est probablement l’une des voitures des années 60 les plus extraordinaires qui aient pu subsister, il fallut attendre quelques années pour que l’équipe de l’ingénieur Bailly Claude, lui fasse faire son premier tour de vilebrequin, mais ensuite elle passa encore dans l’atelier plus d’un an à prendre la poussière avant de procéder à des essais ultra secrets à Silverstone, avec au volant Richard Attwood.
Le département compétition chez Jaguar avait décuplé en coût, ainsi, la firme n’avait plus les moyens de suivre, du coup, la Jaguar XJ13 retrouva l’atelier de Browns Lane, pour prendre sa retraite qui devait être définitive et ainsi tourner le dos à la compétition d’endurance, et ce, jusqu’au 20 janvier 1971, ou elle est sortie de l’atelier afin de tourner un film publicitaire sur le circuit de MIRA.
Le prototype Jaguar XJ13 d’une beauté exceptionnelle aux courbes fluides, tout en douceur, sans cassure, a été endommagé en 1971, lors du tournage d’un film sur un circuit, et ce, à l’occasion du lancement du nouveau modèle chez Jaguar la Type-E V-12. La cène du scénario se passa sans encombre, alors que les cameramans remballaient leur matériel, pendant ce temps là, le pilote à souhaité pour le plaisir faire un dernier tour de piste, mais les pneus qui avaient vieilli dans l’atelier pendant plusieurs années, n’ont pas pu tenir à plus de 260 km/h. De ce fait, la jaguar XJ13 toucha la balustrade avant de faire plusieurs tonneaux, le pilote sortira indemne, preuve que la carrosserie était robuste.
Après quelques années de convalescence dans l’atelier, Lofty England, est venu succéder à sir William Lyons à la tête de la firme jaguar, il décide de faire réparer la Jaguar XJ13, et surprise, on a pu se rend compte que la monocoque en aluminium de la XJ13 n’avait pratiquement pas bougé malgré le choc de l’accident.
Il était prévu de pouvoir changer le moteur, le train arrière et la transmission de la Jaguar XJ13 en une seule opération. Un V12 5.0 atmosphérique avec quatre arbres à cames en tête avec entraînement par chaîne et 502 Ch à 7600 t/min, une boîte manuelle 5 rapports « transaxle ZF » placée sur le train arrière, la même boite qui équipait les Ford GT-40 des années ’60″.
Ce colossal moteur avait été conçu dès le départ comme un moteur de course mais aussi pour les compétitions d’endurance, le tout était tellement solide qu’il arrivait à tourner en toute sécurité à 8500 t/min, et la firme Jaguar aurait ensuite dérivé sur une version beaucoup moins performante pour la version routière.
La cloison derrière la tête du pilote, était un caisson qui contenait un des 3 réservoirs d’essence, les 2 autres étaient de chaque côté du cockpit. La géométrie de suspension avant était très proche de celle d’une Type-E.
Pour l’alimentation il était prévu était un système d’injection mécanique « Lucas » avec une pompe entraînée mécaniquement par un arbre.
A l’arrière par contre, on trouvait un arbre de roue qui servait de bras supérieur, les quatre freins à disque étaient ventilés, ils n’étaient pas « in-board » à l’arrière contrairement à la Type-E ils étaient placés à l’extérieur des arbres de roue.
Elle fit sa rentrée officielle en juillet 1973, et cela état la grande attraction du jour au Grand prix de Silverstone. Elle coule depuis une retraite paisible à Brentford au musée de Syon Park, dans la banlieue ouest de Londres. Et si vous vous posez la question combien coûte un tel monument : il y avait eu une offre à près de dix millions d’euros, mais elle ne l’a pas accepté.
Cet article sur l’unique Jaquar XJ13, a été rédigé par Daniela DAUDE artiste sur l’univers de l’automobile, mes œuvres sont visibles dans la galerie decoration garage
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