Savez-vous, qu’en 1960 la course à pied féminine était interdite dans les Marathons. L’incident du 19.04.1967 de Kathrine Switzer, 1ère femme enregistrée (sous un pseudo et dossard 261) à prendre part au marathon de Boston, agressée par Jock Semple, a fait le tour de la planète.
Kathrine Switzer est l’une des pionnières de la course à pied féminine dans un marathon, lors de son agression, elle a été défendue par Tom Miller son compagnon, mais aussi par son entraîneur, Arnie Briggs. Kathrine poursuit sa course qu’elle terminera en environ 4 heures 20 mn, un temps bien modeste par rapport à son record de 2 heures 51 mn en 1975. Kathrine Switzer deviendra la 1ère femme à compléter le marathon avec un dossard officiel… mais elle sera disqualifiée par la direction du marathon de Boston, puis suspendue par l’AAU.
L’histoire de Kathrine aurait pu en rester là si une photo, faite pendant le marathon de Boston par Harry Trask, photographe (lauréat du Prix Pulitzer 1957), n’avait pas apporté une toute autre allure, de l’acte de bravoure de Kathrine Switzer, qui aura fait avancer la cause de l’acceptation des femmes dans plusieurs sports. Cet agresseur, Jock Semple , était un des organisateurs du marathon de Boston, qui refusait catégoriquement, de voir une femme courir les 42,195 kms.
Kathrine Switzer raconte :
« Instinctivement, j’ai tourné la tête et je me suis retrouvée nez-à-nez avec le visage le plus vicieux que j’ai jamais vu. Un homme grand, énorme, édenté, était résolu à bondir, et avant que je puisse réagir, il a attrapé mon épaule et m’a tirée en arrière, criant: ‘dégage de ma course et rends-moi ce numéro »
Aussi incroyable que cela puisse paraître à ce jour, la course à pied féminine, a longtemps été une histoire d’hommes. Au milieu des années 1960, les marathons dont ceux de Boston, New York ou encore les Jeux olympiques sont réservés uniquement aux hommes. Ainsi, aux Jeux olympiques, il n’y avait aucune course à pied féminine de plus de 200 mètres, en sprint. C’est seulement à partir de 1960, qu’avait été accepté les femmes sur 800 mètres aux Jeux de Rome (avec une exception en 1924).
Tous les prétextes étaient bons, pour interdire de participer aux marathons : les femmes n’auraient pas l’endurance pour courir de grandes distances, santé fragile, cela pourrait provoquer des changements qui les masculiniseraient, l’entraînement exigeant pour cette d’épreuve aurait pu faire tomber leur utérus, corps trop frêle, les rendre infertiles…
Kathrine Switzer raconte :
« C’est absurde, parce que la force des femmes, c’est justement leur endurance ».
L’entraîneur de Kathrine, Arnie Briggs, partageait les mêmes préjugés à propos de l’endurance des femmes, en course à pied féminine, il avait refusé la demande de la jeune sportive de prendre part au marathon de Boston en avril 1967.
Le marathon de Boston va s’ouvrir à la course à pied féminine en 1972, contre le refus de l’AAU de lever son interdiction. De ce fait, 8 femmes, plus Kathrine Switzer, courent le marathon. Plusieurs années après, elles étaient 14 112 femmes, à participer en course à pied féminine au marathon de Boston. Pour les Jeux olympiques, les femmes ont pu participer aussi, mais un peu plus tard, en 1984.
Kathrine Switzer avait commencé à courir lorsqu’elle était étudiante à l’Université de Syracuse à Boston avec le club de cross-country, en 1966. Switzer connaissant déjà l’histoire de Roberta Gibb qui avait réussi à intégrer le peloton du marathon après être sortie d’un buisson où elle s’était caché. Roberta avait complété sa course à pied féminine en 3 heures 21 mn 25 s (non officiel), aussi, son histoire avait été dévoilée par les médias. Kathrine Switzer s’était tellement entraîné avant le marathon de Boston, que 3 semaines avant le 19 avril 1967, elle court son 1er 42,195 km pour l’entraînement.
Kathrine raconte :
« Je ne me suis pas arrêtée là. Je voulais prouver que j’avais de l’endurance, alors j’ai couru cinq miles de plus ».
Le jour du départ du marathon de Boston, avec un parcours vallonné et impitoyable sillonnant les rues chaque année depuis 1897, Kathrine produit un certificat médical et s’inscrit en donnant uniquement ses initiales : K. V. Switzer, afin de camoufler son prénom. Cela lui a permis d’obtenir un dossard, n° 261, mais aussi, de pouvoir prendre le départ du marathon interdit aux femmes, parmi 741 concurrents. Ce jour-là, Kathrine Switzer tenait à montrer sa féminité, comme d’habitude avec du maquillage ainsi que du rouge à lèvres.
Sous une pluie glaciale entremêlée de neige, sur la ligne de départ, K.V, est assistée de son entraîneur, ainsi que son ami Tom Miller. Autour des concurrents qui attendent le top du départ, les murmures positifs commencent, avec beaucoup d’encouragements, la présence d’une femme ne perturbe et ne dérange pas le peloton, qui adopte un bon rythme.
Après quelques kilomètres, la voiture-plateforme des journalistes et photographes de presse remontent jusque au peloton de K.V. Switzer, et là, Jock Semple remarque que les photographes sont amusés qu’une femme porte un n° de dossard officiel. Alors, tout à coup, l’organisateur insulte Kathrine :
« Sors de ma course et donne-moi ton numéro! (Get the hell out of my race and give me those numbers!) »,
Switzer raconte :
« Il était fou de rage. J’avais tellement peur ».
D’un seul coup, il agrippe l’arrière de son maillot en la menaçant, Tom Miller repousse Semple qui tentait d’arracher le dossard de Kathrine.
Kathrine raconte :
« J’ai tout de suite eu la pensée que si je ne terminais pas la course, tout le monde dirait que les femmes ne sont pas capables de courir un marathon. Il fallait que je termine la course. »
Aussi, Kathrine Switzer marathonienne de légende, va utiliser à bon escient sa formation de journaliste, en écrivant des articles, dans des émissions télévisées, en écrivant des livres… 1978, Kathriine Switzer organise son 1er marathon à Atlanta, de nombreuses femmes de 9 pays différents, participent. 1979, en Allemagne, le marathon Avon de Waldniel, amène à participer 25 pays et 250 femmes.
Switzer raconte :
« Je souhaite donner aux femmes des occasions de ne pas avoir peur. Courir est un affranchissement, qui permet de créer des femmes sans peur. Si la porte s’ouvre, même très légèrement, pour elles, elles pourront passer par l’ouverture ».
——————- ● ME SUIVRE ● ——————-
Vous avez aimé cet article sur l’interdiction de la course à pied féminine aux marathons ? Merci de le partager sur les réseaux sociaux, c’est la meilleure façon de me soutenir.
Dans le même genre, « sur l’interdiction de la course à pied féminine aux marathons« , je vous propose ci-dessous, des femmes pilotes automobile, moto et avion
Pilote automobile féminine Simona de Silvestro
Pilote féminine moto Takasugi Naoko sourde pilote sans le son
Sarah Lezito considérée comme la meilleure cascadeuse au monde
L’Histoire d’une femme pilote d’essai Jacqueline Auriol -1917/2000
Livia Lancelot, motocross féminin, 2 fois championne du Monde, Sextuple Championne de France
Yvette Fontaine femme pilote son palmarès
Suzy Dietrich pilote féminine aux USA années 50/60
Adeline Sangnier Championne de France de Rallycross, dame le pion à la concurrence masculine
Ana CARRASCO SSP300 Vainqueur 17.09.2017 devant 36 garçons
Cathy Muller championne du monde de Karting, sa carrière
Liesette Braams Femme pilote Palmarès et sa vie tumultueuse
Karine Sliz femme pilote Multi disciplines moto son parcours
Laia Sanz 13 fois championne du monde de trial féminin
Leslie Porterfield la fille motarde la plus rapide sur la planète!